Shirine Moasser a étudié la miniature persane auprès du maître Abbas Moayeri depuis 1984.
Elle a obtenu le diplôme national supérieur d`arts plastiques à l`École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, puis a suivi le tissage et le Design Textile à l`École Nationale Supérieure de Création Industrielle.
Elle a travaillé en tant que Designer textile pour différentes entreprises en France et en Iran et a participé à des expositions collectives.
La série qu`elle expose ici est inspirée par un poème de Omar Khayyâm.
Omar Khayyâm (1048-1131) poète, philosophe, mathématicien et astronome iranien de Nichapour.
Ses poèmes sont appelés Rubaiyat ( quatrains ) célèbrent la vie à travers sa fugacité. Face à la fatalité et à la mort, Khayyâm nous invite à profiter de l`instant présent, avant que tout passe.
Ah, si l`on pouvait vivre en paix, si tu étais un lieu pour se reposer
Ah, s`il était un terme à cette longue route !
Ah, si après cent mille ans, du sein de la terre
On pouvait renaitre comme la verdure !
( traduction de Claude Anet et Mirza Muhammad-1921)
ای کاش که جای آرمیدن بودی
یا این ره دور را رسیدن بودی
کاش از پس صد هزار سال از دل خاک
چون سبزه امید بردمیدن بودی
Extrait d'un poème de Omar Khayyâm
Soheila Niknam Emdadian, artiste peintre iranienne née en 1952, vit et travaille à Paris. Formée aux Arts Décoratifs et aux Beaux-Arts de Téhéran, puis aux Beaux-Arts de Paris, elle développe depuis les années 1980 une œuvre picturale riche et variée. Sa pratique s’étend à la gravure et à la restauration d’objets d’art, avant qu’elle ne se tourne plus récemment vers l’art de la miniature, étudié auprès du maître iranien Abbas Moayeri entre 2019 et 2022. Cette formation a profondément nourri sa sensibilité artistique, ouvrant un dialogue subtil entre tradition persane et création contemporaine. Ses œuvres ont été exposées en France et à l’international, notamment à Paris, Washington et Téhéran.
NIKNAM EMDADIAN Soheila
71 avenue Jean Jaurès 75019 Paris
0619383265
goleidjan@yahoo.fr
FORMATION
2019-22 Formation miniaturiste, Atelier Maître Abbas Moayeri, Paris.
2009-11 Formation gravure, Ateliers des Beaux Arts de la Ville de Paris.
1997 Restauration de faïences et porcelaines, Atelier 52, Créteil.
1997 Restauration de bois doré, Art et Avenir, Paris.
1997 Restauration de cadres anciens et encadrements, C.A.S.A.L, Paris.
1981 Ecole supérieure des beaux arts de Paris, Peinture murale.
1974 Ecole supérieure des arts décoratifs de Téhéran, Peinture murale.
EXPOSITIONS
2024 Hommage au maître miniaturiste Abbas Moayeri, Mairie du 6e, Paris
2017 Galerie Rouge Grenade, Paris.
2015 Portes ouvertes des ateliers de Ménilmontant, Paris.
2014 Portes ouvertes atelier, Antony.
2013 Galerie Hoore, Téhéran.
2012 Gii, Paris.
2011 Galerie Scène Intérieure, Paris.
2010 Portes ouvertes des ateliers de Nogent-sur-Marne.
2009 Galerie Hermitage, Washington.
2008 Salon d’automne, Paris.
2007 Galerie Hoore, Téhéran.
2005 Salon d’automne, Paris.
1998 Salon d’automne, Paris.
1995 Galerie Champs Bleu, Paris.
1991 Cité des arts, Paris.
1982 Salon de la société des artistes français, Grand Palais, Paris.
1981 Cité des arts, Paris.
Les miniatures persanes sont caractérisées par une composition rigoureuse, répondant souvent à des règles géométriques et une palette de couleurs vives. L'aspect particulier de la miniature persane réside dans le fait qu'elle synthétise l'essentiel et qu'elle réussit étonnamment à traiter dans ses chefs-d'œuvre des questions aussi complexes que la nature de l'art ou la perception.
La peinture d’Iran
Selon le Littré, une miniature (du latin miniare qui veut dire « peindre en rouge, enduire de minium », un pigment rouge) est une « sorte de peinture délicate qui se fait à petits points ou à petits traits, avec des couleurs très fines, détrempées d'eau et de gomme, sans huile. La miniature se fait sur du vélin ou sur de l’ivoire ».
Les miniatures sont donc des œuvres au rendu précis et d’une grande finesse peintes d’abord à la gouache et plus tard à l'aquarelle sur parchemin, puis sur vélin, et enfin, sur papier.
La peinture d’Iran est millénaire. Cependant, de l’époque des Achéménides (522-486 av JC), des Parthes (247 av JC-224 ap JC), et des Sassanides (224-651 ap JC) qui avaient l’habitude de décorer les murs de leurs palais avec des représentations historiques, restent peu de représentations. Les bas-reliefs de Persépolis étaient probablement peints avec des couleurs vives. La frise des archers du palais achéménide de Suze, conservée au Louvre, est une œuvre d’art murale composée de briques glaçurées (c’est-à-dire recouvertes d’émail) à relief.
Les peintures murales de l’époque Sassanide, situées a Doukhtar-e-Noushirvan (actuel Afghanistan) ou à Pendjkent (actuel Tadjikistan) prouvent la richesse des couleurs et la maitrise du dessin. Le livre du prophète Mani (216-274 ou 277) Arjang, a été illustré par lui-même avec des peintures d’une grande qualité. Les Routes de la Soie permettaient des échanges culturels entre la Byzance, l’Iran et la Chine.
Après la conquête Arabe (633-654) et l’emprise de l’Islam iconoclaste, la peinture et surtout la sculpture ont été banni pendant longtemps. Cependant, tout un art est né de la calligraphie très tôt accompagnée de motifs enluminés à l’intérieur de belles reliures décorées, surtout dans des Corans.
Plus tard à l ’époque des Mongols et Timourides (XII et XVIe siècles), cet art du livre illustrait également la poésie de grands poètes iraniens tel que le Livre des Rois de Ferdowsi (le Shâh-Nâmé ), les Cinq Poèmes de Nezami, Kalila et Dimna, le Golestân et le Boustan de Saadi etc… Cette grande richesse dans la littérature permet l’émergence de nombreuses et importantes écoles de miniature à la fois en Iran et en Asie Centrale (XIII et XIVe siècles). Les trois écoles ayant eu le plus d’influence sur la miniature à cette époque sont situées à Chiraz, Tabriz et Herat (actuel Afghanistan).
Les rois et les princes deviennent mécènes et invitent les plus grands peintres à s’installer dans leurs villes et à créer des ateliers de peinture qui fonctionnaient par équipe pour illustrer les plus beaux livres.
À l’époque des Safavides (1501-1722) à Qazvin et à Ispahan, l’art du livre et l’architecture avec de magnifiques peintures murales, sont à leur apogée.
Aux XVIII et XIXe siècles, après la chute des Safavides, le règne de Nader Shah et de Karim Khan Zand fut court. Les Qadjars ont dominés presque tout le XIXe et le début du XXe siècle en Iran.
Les échanges avec l’occident (déjà à l’époque des Safavides) ont influencé l’art et la peinture en Iran. La peinture à l’huile sur toile dans le style dit de « la peinture de Maison de Café » ou le style Qadjar domine et remplace l’art de la miniature peinte sur papier avec des techniques de la peinture à l’eau et à la colle (tempéra, pigments naturels).
La miniature persane se distingue par l’éclat de ses couleurs, la complexité de ses compositions et la perspective propre à cet art : un espace de rêve et de symboles, une absence délibérée d’ombres et un sens aigu du détail.
Bien plus qu’une simple illustration décorative, elle incarne une vision du monde profondément poétique et spirituelle. Elle crée un univers intemporel et onirique.
Shirine Moasser