Lorena Bustamante  et Rosario Arcos-Gomez

Mon travail représente des scènes racontant chacune une histoire différente. La ville et ses passants, ces personnes qui en font partie, ces personnes deviennent les acteurs de mes tableaux.

Pour cette série j’ai essayé de représenter les lieux qui sont pour moi significatifs, la ville, le quartier populaire et les mystères de la ville pendant la nuit.

La ville de Buenos Aires, en particulier, reste pour moi une source inépuisable d’inspiration, liée aux sentiments que j’éprouve pour elle en tant que lieu d’origine, porteuse de souvenirs.

Les rues

Les rues de Buenos Aires

Sont déjà passées dans ma chair.

Non les avides rues

qu’empêchent la cohue et l’agitation

mais les rues de quartier avec leur ennui paresseux, presque invisibles à force d’être habituelles, attendries de pénombres et de couchant

et celle-là plus loin

privés d’arbres pieux

où d’austères maisonnettes à peine se hasardent, écrasées par d’immortelles distances,

à se perdre dans cette profonde vision

de ciel et de plaine.

Elles sont pour le solitaire une promesse

parce que des milliers d’âmes singulières le peuplent, uniques devant Dieu et dans le temps

et sans doute précieuses.

Vers l’ouest le nord et le sud

Se sont déployées – elle sont aussi la patrie- les rues ; Heureux les vers que je trace

si ces drapeaux y sont.

Jorge Luis Borges

Pour cette exposition, Rosario Arcos Gomez nous présentera deux séries de linogravures. Une récente, réalisées après un voyage à Jérusalem, puis a Ramallah en Cisjordanie. Une autre série de gravures, faite en 2012, inspirées par la situation d'immigrés vécue par ses parents. Pour ce travail, elle a utilisé des photographies de son enfance en Argentine, que son père a réalisée.