Christel CLAUDIUS

Comme les peintres fauves, qui arrachent de l'intérieur de l'homme le vécu, les blessures, les traits de caractère, les faiblesses, mais aussi ces forces et sa rage de vie, Christel Claudius entre dans les secrets de la nature et transforme plantes, coquillages, arbres en signes de vie et de poésie.

Comme technique d'expression, elle préfère le dessin au crayon et à l'encre, le photomontage et spécialement la gravure, technique assez compliquée et même hasardeuse, puisque on n'est jamais sûr du résultat souhaité. Cette technique date du 15ême siècle et part du support de la plaque en cuivre. Mais, avec le temps, les artistes ont ajouté aussi les plaques en zinc et en plexiglas épais et souple.

Le principe consiste donc de graver les motifs sur les supports, et, ensuite, d'encrer ces plaques avec les encres spéciales de l'imprimerie. À la fin on nettoie ces plaques avec un chiffon pour enlever toute encre superflue et pour laisser seulement une petite quantité dans les rainures du dessin, nécessaire pour imprimer les feuilles du papier. Cette plaque ainsi préparée est installée dans le presse mécanique et, ensuite, l'artiste la couvre avec une feuille de papier légèrement humidifiée. Pour obtenir la gravure, l'artiste actionne manuellement la roue de la machine à imprimer, pour faire ainsi glisser la plaque avec la feuille de papier ensemble en dessous d'un grand rouleau compresseur. Malgré toutes les préparations et précautions, le résultat est toujours une surprise et souvent l'artiste doit refaire des essais pour améliorer le résultat final. Cette technique permet donc de faire des multiples tirages, numérotés et signés par l'artiste.

Günter Pommerencke

essayiste et critique d'art